23 May 2011

It's not a scam, it's Vietnam

Ce sont les mots d'un expatrie qui habite a Saigon (ce n'est pas une arnaque, c'est le vietnam). Beaucoup d'offres ont l'air d'arnaques mais n'en sont pas (pas toujours). Par exemple je reserve un tour, je paie, et la fille de l'agence me dit 'revenez dans une heure pour avoir vos billets', en me donnant un petit coupon, et c'est tout. Quand je suis revenu, elle avait les billets mais avec une heure differente de ce qui etait convenu. Je lui demande si elle peut changer, elle dit 'can you do it?' je dis 'can *you* do it?' et elle 'can you do it?' et moi 'can you do it?' etc a peu pres 8 fois jusqu'a ce qu'elle se remette dans son ordi... je suis toujours pas sur si c'etait une arnaque d'ailleurs, mais a priori j'ai mes billets.

J'ai marche tout l'apres-midi avec un sac a dos; j'ai du me faire accoster par 180 xe om (moto-taxi; litteralement, 'moto-se-cramponner'), 50 hotels, une douzaine de restaurants et 4 massage-spa qui insistent lourdement pour offrir leurs services. C'est un peu fatigant mais on s'y fait. C'est ca d'avoir l'air d'un touriste. Tout comme traverser les rues sans regarder ni a gauche, ni a droite, en marchant juste tout droit et, surtout, a vitesse constante pour se faire eviter par les motos.

Ce qui est fatigant, c'est de pouvoir faire confiance a personne.

Memories from the 20th century

Monique et son mari (un pharmacien qui s'appelle Laurent) m'ont raconte plein de choses sur ma famille et sur la guerre.
Par exemple, mon papa etait tout fou quand il etait petit, il parlait tout le temps et tres vite il parait. Elle m'a demande s'il est toujours comme ca.
Si j'ai bien compris, Florence avait propose a Monique de lui laisser le livre qui parle du journal de mon arriere grand-mere, mais elle avait refuse. Elle s'en est mordu les doigts parce qu'elle n'arrivait pas a le retrouver. Elle a finalement reussi a avoir une copie par l'editeur. Elle me l'a montre et m'a raconte les histoires de coeur tumultueuses, et le journal qui etait tres en avance sur son epoque en matiere de publicite (pour promouvoir le journal, ils organisaient des operations caritatives au nom du journal pour creer le buzz, ou ils demandaient a des gens celebres de publier leur avis sur le journal). C'etait vers 1930.

Laurent racontait qu'une fois quand il etait dans le train pour l'universite, ils se sont fait attaquer et son voisin s'est pris des balles. La vie ne tient pas a grand chose.
En 1974, la sante et l'education ont ete declarees 'publiques' par le regime communiste. Concretement, Laurent s'est fait confisquer sa pharmacie et sa villa, et Monique, son ecole.
Autre anecdote, il parait qu'on obligeait des jeunes filles a epouser les mutiles de guerre (peut etre en guise de cadeau pour eux...). Alors quand ils arrivaient, les jeunes filles se jetaient sur eux pour verifier lesquels avaient encore ce qu'il faut pour faire une famille (rire).

voila. il fait toujours tres chaud et humide, je vais vers My Tho dans le delta du Mekong bientot. J'ai un numero de portable vietnamien :)

Monique m'a aussi demande si j'etais marie, et si je connaissais des jeunes filles vietnamiennes qui parlent francais. Les jeunes filles vietnamienes sont tres gracieuses, parait-il.

Hier pour le diner Monique a fait preparer une soupe pour moi, avec un pied de porc dedans. Elle avait aussi prepare des Chả giò au crabe et du boeuf avec du riz gluant. Elle m'a dit que le crabe est tres cher (a cause des restaurants qui font monter les prix en achetant beaucoup de fruits de mer) et est rare. Le boeuf aussi, la plupart des vietnamiens ne peuvent plus se le payer depuis la crise. A vrai dire, beaucoup de vietnamiens remplacent la viande par du liseron d'eau apparement. Du boeuf de bonne qualite coute 200 kilodong (6 pounds) le kg, et le salaire moyen d'un ouvrier est 3-4 Megadong (une centaine de pounds).

PS: pour ceux qui n'auraient pas suivi, Monique est la petite niece de 'Monsieur 9', qui vivait avec mon arriere-grand-mere (la mere de Ba Noi) bien que celle-ci fut toujours mariee, mais si j'ai bien compris, separee de fait (C'est avec son mari qu'elle dirigeait le fameux journal) Ce genre de situation n'etait pas tres acceptee socialement.