J'ai quitte le Viet Nam; seconde escale a Doha, ou j'ai quelques heures a tuer et ou il y a des ordinateurs en acces libre... je rentre avec des centaines de photos; un carnet plein d'adresses; et des photos a envoyer a toutes ces adresses; quelques babioles, des fringues sur mesure; un sac a dos avec pas grand chose de propre dedans; une guitare, qui est un peu comme les filles vietnamiennes - mini format, mais jolie, avec une silhouette superbe, et pleine de ressources pour sa petite taille... (et a l'aise sur une moto)
Et des souvenirs... des endroits differents tous les jours, des decouvertes tout le temps... des 7 dernieres nuits, j'en ai passes une dans le bus, une dans un bateau, une dans l'avion, deux dans le train et, bon, deux a l'hotel. Les images qui restent sont celles d'un pays magnifique avec beaucoup de potentiel; des gens dans les campagnes qui souvent ont l'air pauvres mais pas si malheureux; des gens plutot grincheux et pas tres aimables dans l'industrie touristique, pourtant une des plus lucrative (on dirait des fois qu'ils nous detestent... mais ils sont juste la pour faire leur boulot, pas pour sourire). Des jeunes motives, tournes vers le reste du monde; et qui se levent tot; la journee commence a 5h. Des stands de bouffe partout, et des gens qui mangent partout, a toute heure, sur leurs tabourets en plastique dans la rue. Des maisons etroites (parce que traditionnellement les taxes dependaient de la largeur de la facade) et aux couleurs fantaisistes. Des familles extremement soudees. Des bateaux, des montagnes, des plages, des ambiances; une police plus aimable, et un gouvernement plus mou qu'on pourrait croire; une nourriture dont on ne se lasse pas - mon dernier repas, un plat que j'ai emporte du resto pour manger a l'aeroport, restera dans les memoires. Des levers de soleil. De la biere qui ne coute rien, et du cafe glace au lait concentre. Des reactions tres variees, toutes les reactions possibles, quand les gens voient mon nom ou apprennent que j'ai un peu de vietnamien.
Et surtout... des motos. Enfin ce qu'ils appellent ici des 'hondas'. Des millions de motos (je crois, entre 3 et 5 millions a Saigon), sur lesquelles les familles se deplacent, les gens transportent des marchandises, ou des touristes, sur lesquelles les gens dorment, et les amoureux vont se becoter, a defaut de bancs publics... des motos que les gens rangent toujours dans leur maison le soir, parce que c'est un des biens les plus essentiels. Autrefois, un homme devait avoir 'un buffle, puis une maison, puis une femme - dans cet ordre chronologique. Aujourd'hui, il faut une moto, un job, et le reste suivra...
Un leger arriere-gout d'arnaque et de harcelement touristique, donc, mais qui se dilue rapidement dans le cafe, l'atmosphere des villes, la beaute des paysages, la gentillesse de certains, et, biensur, le nuoc mam.
Raconte-moi ce nom étrange et difficile à prononcer
Que je porte depuis que je suis né
Raconte-moi le vieil empire et le trait de mes yeux bridés
Qui disent mieux que moi ce que tu n'oses dire
Je ne sais de toi que des images de la guerre
Un film de Coppola, des hélicoptères en colère
Un jour, j'irai là-bas
Un jour, dire bonjour à ton âme
Un jour, j'irai là-bas
Te dire bonjour, Vietnam...
Qhynh Anh - Bonjour Viet Nam
